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Nombre d’explorateurs, à l’instar du capitaine Nemo chez Jules Verne, veulent mettre le cap sur l’Atlantide, cette cité qu’un raz-de-marée aurait englouti dans les profondeurs de l’Atlantique environ 9.000 ans avant notre ère.

Platon raconte l’Atlantide

C’est dans deux de ses derniers dialogues, composés au IVème siècle avant notre ère, que Platon raconte cette histoire « vieille de neuf mille ans ». Le récit de l’Atlantide a été transmis de manière orale par un vieux prêtre égyptien au célèbre législateur athénien Solon vers 590 av. J.-C. De retour à Athènes, Solon en aurait fait le récit à Critias, élève de Socrate et oncle maternel de Platon.

C’est donc dans le Critias, un dialogue qu’il entretient avec Socrate, que Platon raconte le mythe de l’Atlantide, le terminant au beau milieu d’une phrase inachevée :

Le suspens est soutenable, car Platon a déjà résumé l’histoire de l’Atlantide dans le Timée - l'un des derniers dialogues du philosophe - et raconté sa fin aussi subite que tragique : « En l’espace d’un seul jour et d’une nuit terrible, tout ce que vous aviez de combattants rassemblés fut englouti dans la terre, et l’île Atlantide de même fut engloutie dans la mer et disparut. »

L’île mythique, qui ferait la taille d’un continent et serait située dans l’océan Atlantique, à la limite de l’univers connu par les Grecs, aurait été attribuée au dieu de la mer Poséidon lors du partage du monde. Les Atlantes, qui règnent sur l’île, tentèrent de dominer les eaux de la Méditerranée avant d’être repoussés par Athènes.

La colère de Zeus provoque un véritable raz-de-marée

 
 

Vers 9.600 avant notre ère, l’île fut victime de terribles cataclysmes : « Il y eut des tremblements de terre et des inondations extraordinaires, et, dans l'espace d'un seul jour et d'une seule nuit néfastes, tout ce que vous aviez de combattants fut englouti d'un seul coup dans la terre, et l'île Atlantide s'étant abîmée dans la mer disparut de même. Voilà pourquoi, aujourd'hui encore, cette mer-là est impraticable et inexplorable, la navigation étant gênée par les bas-fonds vaseux que l'île a formés en s'affaissant », raconte Platon dans le Timée.

Cette catastrophe naturelle est en réalité l’œuvre de Zeus. Si le dieu des dieux est entré dans une telle colère, c’est pour punir les habitants de l’Atlantide après avoir compris « à quel point de dépravation en était venue une race excellente ». Il voulut donc « leur appliquer un châtiment afin de les faire réfléchir et de les ramener à plus de modération ». Comment expliquer que la civilisation exceptionnelle des Atlantes soit tombée « dans l’inconvenance » ? Hé bien, c’est parce qu’ils descendent d’un dieu, Poséidon, et d’une mortelle, Clito, et que l’élément humain a pris le dessus dans leur caractère, les rendant notamment cupides, corruptibles et matérialistes.

 

La cité de l'Atlantide : mythe ou réalité ?

Platon présente son récit comme « une histoire vraie » en prêtant à Socrate, dans le Timée, les mots suivants : « Que ce ne soit pas une fiction fabriquée mais une histoire véritable, voilà qui est essentiel ». Et voilà de quoi ouvrir les portes de toutes les imaginations.

Si beaucoup d’hellénistes et de spécialistes en archéologie s’accordent à dire que le récit de Platon est une allégorie politique dont le but est de démontrer le triomphe d’une démocratie sur un système despotique, rien n’empêche certains rêveurs de chercher la localisation de la cité engloutie.

Le mot grec utilisé par Platon, « nesos » peut se traduire de cinq manières différentes : une île, un promontoire, une péninsule, une côte et une terre entourée de lacs ou de rivières. Les colonnes d’Hercule correspondent à l’actuel détroit de Gibraltar mais l’Atlantide fut imaginée un peu partout : aux Canaries, à Madère, à Santorin, dans les Bahamas ou aux Açores. L’explorateur Percy Fawcett pensait l’avoir trouvée au cœur de l’Amazonie dans un lieu baptisé « Point Z », tandis que le romancier Pierre Benoit la plaçait en plein désert du Sahara.